Face à la situation actuelle du secteur de l’isolation, le président de l’association ECIMA, qui regroupe les principaux fabricants français de ouate de cellulose, a publié une tribune et a adressé un courrier à la Ministre de la Transition écologique, à la Ministre de la Transition énergétique, ainsi qu’à la Première Ministre pour demander au gouvernement des mesures d’urgence afin de relancer la filière de l’isolation.
L’isolation, un secteur majeur pour la performance énergétique
En permettant d’améliorer la performance énergétique d’un bâtiment, l’isolation est un acteur majeur dans la lutte contre l’augmentation des tarifs du gaz et de l’électricité, rappelle l’ECIMA.
En inscrivant la rénovation énergétique dans le code énergie avec la loi Climat et Résilience, le gouvernement a d’ailleurs fait du secteur de l’isolation et de la rénovation l’un des objectifs principaux de ces prochaines années. Pour accentuer cette transition, le gouvernement a alloué un budget de 6.7 milliards d’euros, dédiés à la rénovation énergétique des bâtiments, dans un objectif de les rendre plus « performants ».
Cependant, la hausse des prix de l’énergie a fortement contribué à une baisse significative du pouvoir d’achat des Français, freinant par la même occasion l’élan engagé dans la rénovation énergétique de logements anciens.
Les entreprises du secteur de l’isolation en difficulté
En 2022, le nombre de nouveaux chantiers d’isolation est en baisse car les Français n’ont plus les moyens d’effectuer ces travaux, alerte l’ECIMA.
En février dernier, l’association de fabricants de ouate de cellulose ECIMA et les acteurs de l’isolation alertaient déjà sur la baisse historique de près de 50% des ventes de certains isolants, donc des chantiers d’isolation les utilisant.
La situation ne s’arrange pas aujourd’hui, et les entreprises de travaux d’isolation et leurs salariés sont directement touchés. La plupart des sociétés historiques sont en difficulté : l’ECIMA estime que 10% à 20% d’entre elles ont été contraintes au dépôt de bilan et que plus de 50% des effectifs ont dû être licenciés.
En plus des difficultés dont souffre la filière, les entreprises de l’isolation peinent à recruter et à former du personnel à la fois qualifié et prêt à accepter la pénibilité du métier. Alors que la mise en place du label Reconnu Garant de l’Environnement (RGE) misait sur une montée en compétences des entreprises de pose, nous assistons aujourd’hui à une fuite irréversible des compétences.
Pendant ce temps, les ménages Français vivant dans des logements mal isolés et consommateurs d’énergie continuent de voir leur facture de chauffage s’envoler.
Relancer le marché de l’isolation pour protéger le pouvoir d’achat des Français
« La filière sérieuse de l’isolation n’est pas d’une élasticité infinie. Les capacités des usines ont des limites et il faut des perspectives stables de marché pour les augmenter via des investissements de longue durée.
Pour protéger les emplois durables et le pouvoir d’achat des Français, il est urgent de réagir et de relancer la filière de l’isolation dès maintenant. Le gouvernement doit plus que jamais travailler main dans la main avec les entreprises et organisations du secteur, afin de mettre en place des solutions rapides et efficaces pour stabiliser et relancer la filière », déclare l’ECIMA
Pour commencer à y travailler dès maintenant, le Syndicat des fabricants de ouate de cellulose ECIMA demande un entretien avec la nouvelle Ministre de la Transition Energétique puis la mise en place d’une commission de travail de 3 semaines débouchant sur un Plan de sauvegarde de la filière de l’isolation.
Miser sur l’avenir avec l’isolation
Face aux impératifs de transition écologique et d’indépendance énergétique, il est clair que l’isolation des bâtiments est un aspect incontournable et, qu’elle le deviendra de plus en plus à l’avenir.
A titre d’exemple, les isolants biosourcés tels que la ouate de cellulose, la fibre de bois ou encore le chanvre, sont des isolants d’avenir. En effet, ils répondent particulièrement aux objectifs fixés par la RE2020 en termes de réduction carbone et de confort d’été. Ils offrent une meilleure masse volumique et une meilleure résistance à l’écoulement de l’air que les isolants traditionnels et ont la capacité de stocker du carbone, bénéficiant d’un bilan carbone négatif. Autant d’arguments en faveur d’une relance active et immédiate de la filière de l’isolation.